Le gluten n’est pas seulement impliqué dans la maladie coeliaque. Voici une vue d’ensemble des autres maladies induites par l’ingestion de gluten.
La dermatite herpétiforme
La dermatite herpétiforme est la forme cutanée de la maladie cœliaque. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle est causée par l’ingestion de gluten, et non par le contact de la peau avec le gluten.
Les symptômes
Une sensation de brûlure, des démangeaisons intenses, des papules (boutons rouges) et des petites lésions vésiculaires (cloques d’eau) se manifestent généralement sur la peau des coudes, des genoux, de la nuque, du cuir chevelu, du haut du dos et des fesses, de façon habituellement symétrique. La lisière des cheveux et le visage peuvent aussi être touchés. Tout comme la maladie cœliaque, il s’agit d’une maladie auto-immune et permanente.
Le diagnostic
La mesure du taux d’anticorps anti-transglutaminases ainsi que des IgA dans le sang est généralement faite, mais il est possible que les résultats de ces tests soient normaux. C’est la biopsie de la peau qui viendra confirmer le diagnostic de la dermatite herpétiforme; il s’agit d’une intervention mineure pratiquée par un dermatologue.
Le traitement
Le traitement de la dermatite herpétiforme est le même que celui de la maladie cœliaque : l’alimentation sans gluten stricte. Il est possible qu’un médicament soit également prescrit temporairement afin d’aider à soulager les symptômes cutanés.
Pour les produits qui ne sont pas consommés, comme le shampoing, il n’est pas nécessaire de choisir des produits sans gluten. S’ils peuvent être avalés, comme les baumes et les rouges à lèvres, de même que les crèmes à mains (si on a l’habitude de porter les mains à sa bouche), il est préférable de choisir un produit sans gluten. Si une réaction cutanée apparaît, il est possible qu’elle soit causée par une allergie à un autre ingrédient du produit.
Pour en savoir plus sur la dermatite herpétiforme, cliquez ici.
L’ataxie au gluten
Cette affection du système nerveux est une autre maladie auto-immune induite par l’ingestion de gluten. Le système immunitaire, stimulé par l’ingestion de gluten, produit des anticorps nuisibles au cervelet qui contrôle la coordination des mouvements.
Les symptômes
La maîtrise de l’équilibre, la marche et la parole, entre autres, en sont donc affectées et les chutes sont fréquentes. Les lésions du cervelet causent des dommages permanents aux neurones.
Une maladie cœliaque non diagnostiquée et non traitée augmente la prédisposition à développer une ataxie au gluten.
Le diagnostic
L’approche diagnostique sera basée sur l’évaluation des symptômes et des analyses sanguines (anti-gliadine, anti-transglutaminases).
L’ataxie au gluten doit être considérée dans les cas d’ataxie idiopathique (de cause inconnue).
Le traitement
L’alimentation sans gluten stricte est le traitement de l’ataxie au gluten. Le délai de traitement peut engendrer des conséquences invalidantes et irréversibles.
Consultez également l'article : Ataxie au gluten, de l'intestin au cerveau
La sensibilité au gluten (ou au blé) non cœliaque
La sensibilité au gluten non cœliaque se manifeste par des symptômes qui apparaissent peu de temps après l’ingestion de gluten et qui disparaissent suite au retrait du gluten de l’alimentation. Elle se caractérise par des problèmes intestinaux et extra-intestinaux semblables à ceux qui sont observés dans les cas de maladie cœliaque et du syndrome du côlon irritable. La sensibilité au gluten non cœliaque n’est pas encore bien comprise. Des recherches sont présentement en cours pour mieux comprendre cette affection, ce qui influencera ainsi aussi le traitement.
Les symptômes
Les symptômes varient d’une personne à l’autre, mais sont généralement semblables à ceux observés dans les cas de maladie cœliaque ou du syndrome de l’intestin irritable.
Quelques symptômes cliniques fréquents:
- Douleurs abdominales, ballonnement
- Douleurs articulaires
- Diarrhée ou constipation
- Eczéma et/ou éruptions cutanées
- Fatigue
- Esprit brumeux
- Maux de tête
- Anémie
- Dépression
Le diagnostic
Il n’existe actuellement pas de marqueur fiable pour diagnostiquer la sensibilité au gluten non cœliaque. Le diagnostic de cette maladie se fait par exclusion : la possibilité de maladie cœliaque ou d’une allergie au blé doit d’abord être éliminée.
Le traitement
Le traitement consiste à retirer de l’alimentation toutes les sources de gluten.
La sensibilité au gluten non cœliaque pourrait toutefois être transitoire ou permanente et le seuil de tolérance au gluten pourrait être variable entre les individus.
Il faut également évaluer de façon individuelle si d’autres composantes alimentaires, en combinaison ou non avec le gluten, pourraient être impliquées dans l’apparition des symptômes. Parmi ces composantes, on pense notamment aux fructanes, un groupe de glucides fermentescibles par les bactéries intestinales, retrouvés entre autres dans le blé.
L’allergie au blé
L’allergie au blé est une réaction du système immunitaire en présence de protéines du blé.
Les symptômes
Les symptômes ressentis varieront d’une personne à l’autre. On observera par exemple de l’urticaire ou des difficultés à respirer. Les personnes atteintes doivent avoir à portée de main un auto-injecteur d’épinéphrine (ex. :EpiPenMD), qui pourrait leur sauver la vie.
Le diagnostic
Le diagnostic s’effectue par une combinaison de données dont le résultat d’analyses sanguines mesurant les anticorps IgE ainsi que des tests cutanés.
Le traitement
Alors que la maladie cœliaque nécessite le retrait de toutes les sources de gluten, seul le blé doit être exclu dans le cas de l’allergie au blé. Il est toutefois possible d’être atteint à la fois de la maladie cœliaque et d’une allergie au blé.