Que votre testament soit rédigé ou pas, il n’est jamais trop tard pour penser à un geste de générosité posé à votre décès. Et cela peut prendre la forme d’un don planifié à un organisme comme Cœliaque Québec, comme a décidé de le faire notre directrice générale Edith Lalanne.
En 2019, Edith Lalanne perdait sa sœur. Elle réalisait du même coup qu’elle devait réviser son propre testament, car elle avait prévu léguer une part de ses avoirs à la défunte. En se penchant sur ces questions qui, avouons-le, ne sont pas toujours faciles à aborder tant pour leur lourdeur administrative qu’émotive, elle a eu envie d’en savoir plus sur le don par testament. De fil en aiguille, de rendez-vous avec son planificateur financier en rencontres avec son notaire, elle a ainsi modifié les clauses de son testament pour qu’une part de son héritage soit remis à Cœliaque Québec, dont la mission lui tient particulièrement à cœur, puisque son père et son fils aîné sont atteints de cette maladie. Envie d’en faire de même et d’ainsi vous joindre aux 5 % de Canadiens qui ont planifié un don par testament ? Lisez ce qui suit pour en savoir plus.
Un geste qui fait la différence
Le don par testament ne date pas d’hier. Au Québec, il a pris racine il y a plusieurs décennies dans la tradition de remettre une part de son héritage à son église. Aujourd’hui, ce geste est toujours possible, mais le choix des organismes que l’on peut appuyer, lui, s’est grandement diversifié pour mieux correspondre aux valeurs et au parcours de chaque personne.
« Le don par testament fait partie de ce qu’on appelle les dons planifiés, c’est-à-dire qu’ils sont prévus pour du moyen ou du long terme », soutient Lucille Grimard, membre du comité exécutif, section du Québec, de l’Association canadienne des professionnels en dons planifiés (ACPDP). Pour ce même organisme, elle a aussi occupé de nombreuses années la présidence du programme Un héritage à partager.
Cette pratique consiste à déterminer un montant d’argent qui sera remis à un organisme de bienfaisance ou une fondation au moment du décès. Cela peut prendre plusieurs formes : alors que le legs résiduel correspond à un pourcentage de vos actifs, le legs fixe, lui, établit une somme précise. Il peut aussi s’agir de faire don de votre police d’assurance vie, de valeurs immobilières, de titres cotés en Bourse, etc.
Les mythes à déboulonner
Au fil de sa pratique, Lucille Grimard a pu constater que plusieurs freins empêchent les gens d’envisager de tels dons. Parfois, c’est qu’une personne a déjà fait son testament et croit que ce sera très compliqué de le modifier. « C’est vrai qu’il est toujours préférable que le don soit stipulé dans le testament notarié, note Lucille Grimard. Cela nécessite très peu d’actions légales après le décès et les notaires sont bien au fait des différentes clauses qui existent par rapport à ce type de don. Il est toutefois possible de produire nous-mêmes un document exprimant nos volontés. Celui-ci doit être rédigé et signé à la main. Cette option exige cependant des démarches plus compliquées de la part des gens qui s’occuperont de la succession. »
Plusieurs personnes pensent par ailleurs ne pas détenir assez d’argent pour faire un don, ou croient que de choisir cette voie pénalisera leurs héritiers. « Beaucoup s’imaginent en effet que le concept du don testamentaire est réservé aux plus riches, ceux qui peuvent léguer des sommes dans les six chiffres, relate Mme Grimard, qui souhaiterait que le don planifié devienne une norme sociale. Pourtant, toute somme, même modeste, est toujours bienvenue. Les gens ne réalisent peut-être pas non plus que le don testamentaire a des avantages financiers, réduisant parfois substantiellement la charge fiscale à payer par la succession. »
Pour illustrer son propos, Mme Grimard prend l’exemple de quelqu’un qui ferait un don de 25 000 $. « Avec le reçu fiscal qui lui sera remis, la succession pourra récupérer la moitié de ce montant, soit 12 500 $. »
Par où commencer ?
Comme toute question qui touche à la succession, la décision de faire un don testamentaire ne doit pas être prise sur un coup de tête. « La première étape consiste à choisir à qui l’on souhaite faire un don, et pour quelles raisons. L’histoire personnelle et familiale joue souvent pour beaucoup », soutient Lucille Grimard.
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes touchés de près ou de loin par la maladie cœliaque. Planifier un don pour Cœliaque Québec, c’est donc appuyer les gens qui sont atteints de cette maladie et encourager la recherche de solutions et la diffusion d’information pour améliorer la qualité de vie de ceux qui, comme vous ou vos proches, sont concernés.
« La raison principale pour laquelle je désire faire un legs à Cœliaque Québec est d’assurer sa pérennité, confie Edith Lalanne. Le financement est un défi de taille et pour moi c’est une façon de faire en sorte que les employés de l’organisme puissent se concentrer à aider les gens, à poursuivre sa mission d’éducation et, qui sait, peut-être éventuellement être partie prenante de la création d’un remède à la maladie. »
Avant de passer à l’action, Lucille Grimard suggère de consulter un planificateur financier ou un comptable pour évaluer différents scénarios et déterminer la formule et le montant qui conviennent le mieux à votre situation et qui seront les plus profitables en termes de retombées fiscales.
Pour mieux orienter la prise de décision, il serait aussi judicieux de faire part de cette démarche à ses proches, mais aussi à l’organisme choisi. « Dans un monde idéal, les gens informeraient les organismes des montants qu’ils prévoient remettre, car cela aiderait grandement à la planification de leurs activités, même si la date exacte du don demeure inconnue. » Or, ces gestes anticipés sont plutôt rares, déplore Lucille Grimard. « Parler de la mort demeure extrêmement tabou dans notre société. Évoquer nos dernières volontés l’est encore plus », conclut-elle, en soutenant que le don par testament est un geste gratifiant qui permet justement de faire la paix avec l’idée de notre départ.
Vous pouvez joindre Edith Lalanne en composant le 514-529-8806, poste 222 ou elalanne@coeliaque.quebec